9h00: Départ du chalet de l’Aulp.
Le temps est clair et la température est bien fraiche ce matin. Quelques cirrus strient le ciel en altitude et des nuages plus épais et plus sombres couvrent les Bauges au sud-ouest.
Après les fortes pluies de ces derniers jours le sentier est très gras. Une fois que les crampons des semelles de mes chaussures sont remplis, je glisse même dans l’herbe. Tant bien que mal, je rejoins l’épaule puis le point coté 1597.
Au dessus le sentier devient raide et gravillonneux, plus de problème d’adhérence. Je croise quelques brebis et leurs agneaux qui me regardent passer d’un air de se dire «que fait il là lui?». Bizarre ces huit moutons, seuls au milieu de la montagne à la mi octobre.
J’arrive bientôt sous les barres de la Pierre Chatelard que trois «S» me permettent de contourner par la droite et de rejoindre ainsi une large vire horizontale. Là le sentier vire au sud et rejoint après une courte descente le petit plateau ou trône le refuge de la Tournette.
9h55: Après un petit détour vers ce bâtiment fermé à cette saison (pas de refuge d’hiver) et la table d’orientation pour faire quelques clichés de la vue exceptionnelle sur le lac d’Annecy qui m’accompagne depuis le départ, je poursuis ma grimpette.
Ici une petite trentaine d’ovins semble aussi avoir été oubliée. Peu après avoir franchi l’altitude de 1850m plusieurs traces font leurs apparitions. J’opte pour la traditionnelle SPP (Sur Piste Principale) mais me retrouve bientôt confronter à une petite dalle inclinée où il me faudra mettre les mains.
Deux ongulés perchés sur une vire m’observent de loin. Chamois ou étagne? D’ici et à contre-jour je n’arrive pas à distinguer, toujours est il que ça semble être une mère et son petit.
Le sentier bifurque ensuite plein nord pour contourner la paroi du Casset, laquelle domine de façon impressionnante le petit plateau du refuge. Le ciel se couvrant de plus en plus, j’accélère le rythme afin de pouvoir passer les difficultés du retour avant la pluie annoncée pour l’après-midi. Les franchissements des talwegs demandent de la vigilance, la pente est raide vers l’aval, le chemin de nouveau boueux, et cette marne argileuse qui colle sous les pieds n’arrange rien. Le petit raidillon sous le col du Varo est quasi impraticable si l’on reste dans la trace, j’opte donc pour l’herbe, ça va bien mieux!
10h30: Au col la Vue sur les Rochers du Varo est impressionnante. Au nord-est la Pointe Percée domine toute la chaine des Aravis que je vois d’ici dans toute sa longueur.
Arrivé au Rochers des Tours, le sentier prend des allures vertigineuses avant d’obliquer vers le sud. Cinq ou six ressauts successifs caractérisent la suite le l’ascension. Les passages les plus délicats sont équipés de chaines ou de câbles, choses bien appréciable, pour éviter toutes glissades, qui pourraient être lourdes de conséquences, d’autant que vos pieds n’arrivent pas à se débarrasser de la boue collante récoltée plus bas, et que le rocher lustré par les nombreux passages n’arrange rien.
10h55: Je débarque bientôt sur l’épaule herbeuse que domine «le Fauteuil», l’impressionnant bastion sommital. Après quelques photos, je contourne celui-ci par la gauche, pour rejoindre «la Cheminée», petite rampe rocheuse équipée de chaines et d’échelles qui me permet de rejoindre le sommet.
La vue est magnifique avec un panorama sur 360°. Il a neigé en altitude, et du Grand Combin jusqu’aux Ecrins, en passant par le massif du Mont-Blanc, les sommets de la Vanoise et les Aiguilles d’Arves, la blancheur immaculée de cette neige contraste avec les faces sombres des pics des aiguilles, et des pointes. Le ciel couvert au dessus de ma tête et un faible éclairage des plus hautes montagnes rendant celles-ci encore plus belles.
Je partage quelques mots avec un homme arrivé sur la crête en même temps que moi. Il me dit venir depuis Montmin et qu’il préfère monter par cette voie moins fréquentée et offrant de superbes balcons. A essayer une autre fois!
Il ne fait pas chaud ici. Un vent du sud-ouest modéré souffle et refroidi l'atmosphère. J’enfile une veste, fais le tour du panorama visuellement, et en photo, puis après quelques minutes décide de quitter les lieux. Pour l’instant je n’ai pas très faim et je serai mieux pour manger un peu plus bas, à l’abri du vent. Mon compagnon est déjà parti!
11h20: Voilà «La Cheminée» descendue, j’attaque la descente des différents ressauts en prenant soin de ne pas marcher dans la terre. Les semelles propres, celle-ci se passe sans glissade impromptue.
Au pied des ressauts je croise deux femmes, la plus jeune me demande où sont les échelles, elle est visiblement inquiète par les petits passages aériens à franchir. Je la rassure comme je peux, puis continue ma descente. Au col du Varo, je choisi l’option «raccourcis» qui permet de couper le «S» du sentier. Dans la pente seules les pierres sont restées, la terre et la boue sont descendues, la trace, du coup, est presque praticable.
Arrivé sur l’épaule sous le point coté 1597, je bifurque plein sud pour rejoindre la piste 4x4 qui me semble plus sûre que le chemin boueux et glissant pris à la montée ce matin. Dans les faits à peine arrivé sur celle-ci je découvre un sentier qui descend droit sur le Col de l’Aulp et qui à l’air sec. Je l’emprunte sur quelques dizaines de mètre avant de trouver une trace laissée par les vaches qui me ramène à la voiture en passant par les sources, il est 12h43. Je change de chaussures, nettoie les autres comme je peux dans l’eau d’un godet de tracteur posé là avant de prendre le chemin du retour, j’aurai le temps de manger à la maison. Le ciel est de nouveau bleu et je profite pleinement des superbes paysages automnaux sur la route du retour.
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