dimanche 29 avril 2012

HRP-jour II: La forêt

Après une bonne nuit de sommeil et un copieux petit déjeuner nous voilà repartis pour une bonne journée de marche. Le ciel laisse augurer une météo maussade, malgré un petit rayon de soleil matinal.


Cette journée s’annonce sous le signe des grandes forêts de conifères et c'est par le GR7 et le Bois Frison que nous commençons avant de poursuivre, après les Trois Croix, par le Grand Bois.

La traversée de ces grandes futaies par de larges pistes est assez austère mais quelques beaux tas de bois agrémentent toutefois le parcours.

A Praveilles nous quittons la piste pour prendre, HRP oblige, un beau chemin en crête, qui abandonne momentanément le sapin pour le fayard. Un  coin vraiment sympa à fréquenter l'automne quand les feuilles oscillent du jaune au rouge.

Après un aller-retour rapide pour se ravitailler en eau au bachat de Bourdouse,  nous pénétrons sous la  hêtraie afin rejoindre Les Rochettes, point culminant du Grand Bois avec ses 1316m.


Là, un amas rocheux nous sert de piédestal pour admirer la vue, mais malgré cet accessoire naturel, celle ci se révèle plus que limitée par une végétation envahissante.

Heureusement notre besoin d'horizon sera comblé quelques mètres plus loin grâce à une coupe blanche, qui nous permet de deviner les sommets enneigés de la Chartreuse et du Vercors par delà les haldes d'Eteize






Nous rejoignons peu après notre chemin de crête qui a retrouvé la verdure des mousses et des sapins lesquels sont parfois attaqués par de voraces pics noirs qui font des milliers d'allumettes de ces grands fûts, pour y découvrir à l'intérieur de petits insectes probablement succulents, si l'on en croit l'énergie qu'a dû dépenser cet oiseau pour faire de si beaux trous!


Voilà midi, il est temps de penser au casse-croûte. Le choix de l'emplacement est assez cornélien, le sol est humide et la météo prévoyait des averses à partir de 11h, averses auxquelles nous avons échappées jusqu’à présent. Nous cherchons donc un coin à peu près sec et à l’abri. Peu après avoir passé la Croix des Fosses et son célèbre "trou de balle", nous optons finalement pour une petite pause sous un sapin assis sur nos sacs à dos.
A peine attaquons-nous nos sandwichs... qu'il se met à neiger! Le temps d'enfiler notre Gore-Tex... un rayon de soleil surgit!  Il ne fait quand même pas vraiment chaud et nous décidons pour nous requinquer de prendre une boisson chaude à la Croix de Chaubouret.





Nous y arrivons sous un ciel bien sombre, et à peine sommes nous assis au chaud qu'une belle averse arrose le Stade de Glisse. Une petite demi-heure plus tard, après avoir bien siroté nos boissons, nous reprenons notre marche avec le soleil.





La belle éclaircie fait "péter" les couleurs, les verts deviennent printaniers, les bleus plus intenses, même les gris et marrons des troncs des sapins semblent plus chauds. Pour parachever cette féerie de petites brumes s'élèvent des prés.

C'est dans cette environnement idyllique que nous poursuivons notre virée par les sentiers qui mènent de la Croix de Chaubouret au Crêt de la Perdrix

A la Croix Drevet,(croix qui rappelle la triste découverte de Jean François Marie Drevet durant l'hiver 1850) de gros nuages sombres arrivent de nouveau dans notre dos. Nous pressons l'allure mais nous sommes bientôt engloutis par le brouillard et une petite pluie se met à tomber. Nous nous réfugions dans un petit bois dense et assis sur nos sacs nous nous mettons à l'abri sous la couverture de survie.

Au bout d'un moment nous entendons le tonnerre gronder du coté de l'Œillon mais la pluie cesse. Nous décidons alors de plier la couverture et de nous diriger rapidement vers la Jasserie sans passer par le Crêt de la Perdrix.


Nous filons donc comme l'éclair, pour éviter la foudre,
à travers les landes brumeuses vers la route.
Alors que nous atteignons celle-ci, le ciel se déchire et un
bout de bleu apparait.
Haut les cœurs, l'orage s'éloigne, cela fait un bon quart
d'heure que le dernier coup de tonnerre a retenti, essayons
de passer par le sommet!
Bien nous en a pris, plus nous approchons du sommet plus le
ciel se dégage.




Nous voilà au Crêt de la Perdrix point culminant du massif du Pilat et par conséquent de notre Haute Route Pilatoise. La vue s'y étend habituellement sur 360° et même si aujourd'hui quelques nuages nous barrent l'horizon lointain nous nous régalons tout de même de ces paysages de landes à bruyères et de chirats nappés de brumes.







 





Il nous faut bientôt malgré tout quitter ces lieux enjôleurs et rejoindre la Jasserie où nous avons
 prévu de passer la soirée et la nuit.

 



Après avoir traversé le petit chirat du Crêt de la Perdrix et atteint le tendre chemin herbeux qui doit nous conduire à notre gîte, voilà que le soleil se cache remplacé par le brouillard. 


Celui-ci monte à grande vitesse et j'ai à peine le temps d'attraper l'appareil photo que nous nous retrouvons dans la crasse. Ça sent le retour de la pluie, nous descendons rapidement, prenant à peine le temps d'admirer les jonquilles qui parsèment le pré de La Cuvette en cette saison, pré qui comme la ferme auberge est perdu dans une telle purée de pois, que cela aurait mérité, comme par le passé, que l'on sonne cloche pour réorienter les pèlerins égarés.



Nous serons seuls à la Jasserie ce soir là et la pluie qui c'est remise à tomber peu après notre arrivée ne cessera que tard dans la nuit.
Après l'assiette de charcuterie maison et une délicieuse tartiflette bienvenue au regard des conditions météo nous irons nous étendre sur les fameuses couchettes en nid d'abeille célèbres dans toute la région.

Pour poursuivre notre haute route pilatoise avec nous rendez vous ici HRP III: les crêts