Et bien oui, nous rentrons de la HRP, et bien non, ce n'est pas de la Haute Route Pyrénéenne.
Et puis d'abord pourquoi les Hautes Routes seraient elles réservées à la haute altitude, pourquoi les massifs de moyenne montagne n'auraient ils pas droit à leur propre Haute Route.
Et bien voilà, c'est fait, le Pilat comporte désormais, lui aussi, sa propre Haute Route. Celle-ci consiste à relier Burdigne à la Croix-Régis ou inversement. Une traversée intégrale du massif en passant par les plus hauts sommets.
Pour ceux qui aiment les chiffres: 4 étapes, 80 km et près de 3000 m de dénivelé positif et autant de négatif, 11 sommets de plus de 1300 m sur les 18 que compte le massif, altitude la plus haute 1434 m au Crêt de la Perdrix, la plus basse 408 m au col du Pilon.
Voilà donc pour les grandes lignes de cette Haute Route Pilatoise.
C'est bien beau de tracer un itinéraire sur une carte, après il faut mettre en pratique!
Après avoir défini les 4 étapes, trouvé et réservé les hébergements, nous voilà donc partis, pour cette première étape, par un beau ciel bleu en ce mercredi 11 avril 2012.
Pour des raisons de logistique nous avons décidé de partir de Burdigne. Nous sommes sur place vers 9h20. Le temps est clair mais un petite bise souffle et il fait frisquet.
Nous partons donc sans traîner vers Montchal, joli petit hameau au caractère médiéval avec ses superbes fermes édifiées en granit à la chaude couleur ocre que l'on trouve sur le flanc sud du massif. Si vous passez par Montchal, faites un petit détour vers les ruines du château fort, ça s'impose. La vue y est splendide mais ce jour-là, les crêtes de l'Œillon et de Bote laissent apparaître quelques blancheurs sommitales qui nous font penser que nous aurons probablement de la neige un peu plus haut.
Nous quittons Montchal par le GR42 et passons bientôt sous un joli pin lequel, symbolise notre entrée dans la haute altitude pilatoise puisque c'est ici que nous franchissons la barre des 1000 m.
Le ciel se couvre rapidement et c'est peu après la Cartara que nous découvrons les premières traces du petit manteau blanc que la neige de la nuit dernière a laissé sur les crêtes du Pilat.
A la Faye ce sont deux bons centimètres qui recouvrent le sentier.
Nous pénétrons alors dans la forêt de Taillard qui nous réserve une petite surprise. Le vent en agitant les sapins provoque la chute de petits glaçons gros comme des œufs de caille ceux-ci venant parfois s'écraser sur nos têtes.
Vers 11heures nous atteignons le Suc de Trois Chiens et ses 1331 m, premier sommet de notre Haute Route Pilatoise.
Le temps est désormais bien couvert et la vue sur les cimes de la Haute Loire n'est pas très engageante.
Mais il fait chaud dans nos cœurs et sous nos polaires et ce n'est pas cette petite bise glacée qui va nous retarder, bien au contraire! Elle nous pousse à retrouver l'intimité de cette belle forêt de Taillard, et surtout l'abri de ces grands conifères. Nous ne nous attardons donc pas au sommet et attaquons la descente dans 5 à 6 centimètres de poudreuse.
Parfois un petit rayon de soleil vient percer la couche nuageuse et illumine ce paysage austère.
C'est alors l'occasion de sortir l'appareil photo et d'immortaliser ces rares instants où la lumière joue avec la pénombre des sous-bois et la blancheur du faible manteau blanc qui les recouvre.
Le temps de dire ouf, et nous voilà à la cime des Cimes! Et oui c'est son nom, bizarre pour un sommet, non?
Nous sommes à 1360 m et la vue est toujours bouchée. Du bleu du coté de la Vallée du Rhône nous fait penser qu'il y fait peut-être beau.
Allez, on range le parapluie et on attaque la descente vers le Tracol!
Nous n'avons rencontré personne ce matin mais nous avons vu de nombreuses traces de renards, de lièvres, de chevreuils, et même les empreintes d'un corbeau, comme quoi, nous ne sommes pas seul à marcher aujourd’hui. Nous avons même croisé une trace de VTTiste et de son chien.
A 12h30 nous sommes à la palombière du Tracol et nous attaquons notre casse-croûte sous un petit soleil timide lorsque soudain...il neige.
Chamonix Zermat, la Haute Route Impériale se fait aussi à skis, pourquoi pas la HRPilatoise. Aux vues de la météo des jours suivants, c'est une idée à creuser!
Cette petite averse de neige roulée ne durera que le temps du pique-nique, et c’est sous un "beau" soleil que nous passons le Tracol quelques minutes plus tard.
Nous avons même droit à un peu de ciel bleu avant d'attaquer la remontée par le GR7 vers les Cortinaux à travers les bois de la Cartive
Un peu plus haut deux chevreuils paissent paisiblement dans un pré. Nous approchons doucement appareil photo en main, ils finissent par s'enfuir en quelques bons.
Aux Cortinaux nous coupons à travers champs pour aller voir le panorama du point borné 1172. La vue est assez décevante en partie obstruée par les nombreux arbres qui colonisent le site mais la partie de saute mouton ou plutôt de saute genêts fut plutôt rigolote.
Pour la vue, nous nous sommes rattrapés quelques mètres plus loin au point coté 1174
Après à nouveaux quelques flocons de neige roulée nous abordons les contreforts du Rocher de Chaléat au moment où le ciel se dégage.
De là, s'offre à nos yeux un superbe panorama sur la vallée de la Dêome, la forêt de Taillard et les crêtes que nous avons parcourues le matin même, de Montchal au Pyfarat
Nous quittons le Rocher de Chaleat, pour rejoindre la cime de Panère. Cette ascension nous réserve quelques surprises! En effet à peine abordons-nous la large piste qui doit nous conduire au sommet que nous découvrons deux gallinacés au beau milieu du chemin.
J’attrape l'appareil et nous approchons, doucement, pas à pas, en prenant photos sur photos. Notre stratégie n'est pas mauvaise et tandis que nos oiseaux picorent nous pouvons nous avancer suffisamment pour identifier deux perdrix rouges.
Peut-être une découverte récente, le terrain a vraisemblablement été nettoyé récemment, ceci pouvant expliquer cela! Nous aurons probablement les explications tout à l'heure aux Chaumasses*. |
De Panère nous descendons vers la tourbière de Gimel que nous traversons via le petit ponton pour rejoindre la Croix de Caille. Nous en profitons pour lire les panneaux explicatifs et regarder les sphaignes.
Un petit détour par la Pierre des Trois Evèques avant de prendre la route vers le gîte "Les Chaumasses" et un repos bien mérité après cette première journée de marche.
Nous prenons juste le temps d'admirer quelques jonquilles, | de photographier un drôle de pin lyre, |
de profiter encore des beaux paysages du Haut Pilat, | et nous voilà en vue de notre toit pour la nuit. |
*Les menhirs du site de Panère, sont issus du délire de l’équipe d'entretien des sentiers de St Régis du Coin, qui en nettoyant le site, on découvert un chaos granitique. Plusieurs blocs aux formes allongées leur ont inspiré l'idée de les dresser et de créer ainsi un but original de promenade pour les habitants du secteur et autres randonneurs qui, comme nous, ne manquerons sûrement pas de se poser quelques questions ;-)
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