dimanche 16 octobre 2016

2014-10-22_Cotiella

Nous voilà en Espagne pour quelques jours afin de profiter un peu des dernières chaleurs avant de reprendre le travail pour une nouvelle saison d'hiver dans le Jura. Nous passons donc quelques nuits au camping de la Peña Montañesa au nord d'Aínsa en famille.

Après un réveil à 6h et un petit déjeuner silencieux Fabienne, Sylvain et moi partons vers 6h40 afin d'être au bout de la piste de Sarabillo au lever du jour. Celle-ci a été refaite depuis notre dernier passage en 2007, elle est désormais accessible moyennant 3€ au 4x2 classique.Toutefois les engins de débardage, l'ont rendue boueuse par endroit et quelques pierres saillantes laissent voir à leurs suites quelques traînées sombres et huileuses.

8h00: Le jour pointe à peine lorsque nous arrivons au Collado de Plan. Après nous être chaussés et vêtu chaudement, un fort et frais vent de nord refroidissant un tantinet nos ardeurs, nous plongeons par une vague sente cairnée vers le Barranco del Ibón.
Celui-ci atteint nous retrouvons le GR15, beaucoup plus roulant qui nous mène rapidement sur les rives de la Basa de la Mora aussi connu sous le nom de Ibón de Plan. Nous contournons celui-ci par l'est puis nous quittons le sentier pour rejoindre le pierrier au sud du lac.

Là, une série de cairns nous permet de rejoindre le pied des barres. Après nous être regroupé pour limiter les conséquences d'une chute de pierre, nous prenons alors un raid couloir ébouleux à notre droite.


Une centaine de mètre plus haut, nous contournons trois gros blocs. Une petite vire à main gauche nous permet de rejoindre le vallon de la Ribereta.




Sylvain qui nous a devancés de quelques secondes nous fait remarquer une petite harde d'isards.


Nous allons de cairn en cairn en suivant une vague sente qui serpente au milieu des éboulis. Parfois celle-ci disparaît pour reparaître quelques centaines de mètres plus loin. Le vent frais souffle toujours aussi fort.
Après une petite pause nous attaquons la montée au Collado de la Ribereta. Sylvain, qui mène toujours la troupe, opte pour un itinéraire ascendant le long de petites barres rocheuses rive gauche du vallon sous las Simas de Baticiellas. Ce cheminement dans des éboulis roulants n'étant pas des plus agréable, nous finissons donc par rejoindre, après la traversée du couloir qui descend directement du Collado, une vaste zone de dalles blanchâtres où la progression est beaucoup plus facile, nous y retrouvons d'ailleurs la sente cairnée.


9h30: Au col le soleil fait enfin son apparition. La vue est superbe sur les vallons du Lavassar et Baticiellas et plus loin sur la chaîne frontière de Pyrénées et le Mont Perdu.


Après une petite restauration rapide nous poursuivons vers le Collado de la Pala del Puerto d'abord par une belle traversée ascendante puis par une étroite vire assez exposée.

9h53: Arrivé au second col du jour le vent est vraiment violent, et les plus fortes bourrasques nous font chanceler.
Sylvain est parti devant en suivant une sente en courbe de niveau. Après une tentative par celle-ci Fabienne et moi préférons renoncer et emprunter le chemin qui descend directement sur le vaste plateau de la Aira de las Brujas.


La traversé de celle-ci ne pause pas de problème à condition de suivre les cairns, le cheminent étant des plus tortueux! Le vent étant toujours aussi violent nous nous posons la question de de savoir si nous pourrons faire le sommet: «Montons déjà au Collado de las Neiss, on avisera là-bas»

J'y arrive à 11h00. Sylvain me hèle, il s'est mis à l'abri d'une petite barre et se ravitaille un peu. Nous décidons de laisser les sacs ici, et de tenter le sommet sans eux. La croupe est large et même si le vent nous fait chanceler, les risques de chutes sont minimes. La montée est très rapide le sentier s'élevant rapidement et chose étrange plus nous montons plus le vent se calme.


11H20: Nous voici au sommet, la vue est superbe! Il fait bon!


Deux français nous ont devancés, Francine Magrou accompagnatrice de la vallée d'Ossau et son compagnon. Ils ne connaissent pas le secteur et sont montés au départ du refuge de Lavassar par le Colladeta del Ibón, le refugio Armeña, et le Collado de Cotiella. Nous leurs expliquons l’itinéraire que nous avons suivi et celui que nous allons prendre pour redescendre. Ils descendrons par la Ribereta.



Après une série de photos et un petit mot dans le carnet sommital par Fabienne nous quittons le sommet pour récupérer nos sacs et trouver un coin à l’abri de vent pour le pique-nique.



11h50: Nous voilà de nouveau au col de Neiss après une descente trottinante pour Sylvain et moi plus tranquille par Fabienne qui profite de la chaleur du soleil sur le flanc sud de la croupe. Au col le vent est toujours bien présent et c'est finalement au fond de la Aira de la Brujas qui nous trouverons un trou suffisamment à l'abri pour un casse-croute confortable



12h50: Nous repartons au moment nous voyons descendre Francine et son compagnon descendre du col de Neiss. La reprise est dure et nous attaquons directement la montée vers le Collado de la Pala del Puerto. Au pied du dernier raidillon, je laisse filer Sylvain et attend Fabienne qui souffre plus bas. L’équipé de la vallée d'Ossau est impressionnante de rapidité elle me rejoint en un tour de main et file vers le col en un éclair. Lorsque nous atteignons celui-ci à 13h17, Francine et son compagnon de marche ont déjà disparu dans la Ribereta (une dizaine de minute pour faire la traversée) 20 min plus tard Fabienne et moi y arrivons.


Je découvre pas loin du col une belle cavité, je vais voir l'entrée mais je n’approfondis pas plus, bien que la grotte semble continuer.
Nous rejoignons Sylvain quelques mètres plus bas. Fabienne est fatiguée et se plaint de crampes sous la voûte plantaire. Nous attaquons sans trainer la descente dans le magnifique thalweg de Lavassar, les aiguilles éponymes en ligne de mire.


14h10: Nous voilà au pied des aiguilles. La descente devient plus raide mais un sentier bien tracé fait son apparition. Sylvain opte pour le flan droit du vallon, Fabienne et moi descendons par l'autre versant. Sylvain est déjà loin devant lorsque nous retrouvons son itinéraire 100 mètres plus bas, on ne le reverra plus avant le retour au parking.


Après avoir rattrapé et doublé une petite famille, nous arrivons enfin sur un petit replat herbeux: Ça fait du bien après tous ces cailloux. Malheureusement, ça ne dure pas et à peine la pente s'accentue à nouveau que nous retrouvons la pierraille. Fabienne est passée devant et descend au petit trot, je la suis sur le même rythme. Nous croisons les premiers arbres vers 2070m.


Nous débarquons bientôt dans une petite clairière au pied du Monticiello. Fabienne se souvient d'une traversée de pierrier, avec l'amont à sa droite. L'amont est ici à notre gauche et pas de pierrier en vue. Malgré le sentier qui semble se poursuivre nous décidons de descendre dans le vallon pour rejoindre l'autre flanc. Bien nous a prit, à peine avons nous dévalé quelques mètres que nous apercevons en face le pierrier et la trace qui le coupe de part en part.


14h58: Nous voilà sur le bon et large chemin pour cette dernière partie de la descente. Le clapier fini nous pénétrons dans une belle forêt. La marche est ici plus facile et un petit quart d'heure nous suffira pour rejoindre la piste carrossable. Il nous faut désormais remonter une cinquantaine de mètre pour rejoindre le parking ce que nous faisons en coupant les «S» de la piste.


15h18: Nous sommes à la voiture. Quelques minutes plus tard, Yvain et André nous rejoignent. Ils viennent de faire tous deux la Peña de las Once et sont ravis des paysages découverts malgré un vent terrible pour eux aussi! Le reste de la troupe arrive aussi sauf Sylvain qui est parti aux champignons.
Francine et son compagnon arrivent également peu après. On papote deux minutes, l’itinéraire de la Ribereta lui a beaucoup plu. Elle est contente de nous avoir rencontré au sommet, elle n'aurait pas osé cette descente sans nos indications. Quand à moi, je suis ravi aussi, j'ai mon compte de "minéralité" pour un petit moment, avant le retour dans les forêts verdoyantes du Jura!



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