dimanche 6 mai 2012

HRP III: Les crêts

Après une bonne nuit de sommeil et un copieux petit déjeuner, les deux nous ayant bien requinqués, nous repartons guillerets dans à peu près les mêmes conditions que lors de notre arrivée la veille, c'est à dire dans la fraîcheur et le brouillard.
La surprise du jour, c'est la neige qui fait son apparition dès que nous quittons la Jasserie.

Le manteau s’épaissit rapidement et si au sortir du parking on ne voit que quelques points blancs parmi les jonquilles, plus haut celles-ci disparaissent sous un ou deux bons centimètres. Heureusement pour nous, les sentiers et les sous bois restent épargnés, et c’est donc les pieds au chaud que nous envisageons cette journée qui devrait se révéler spectaculaire par le nombre de sommets parcourus et par voie de conséquence par la quantité de panorama que nous devrions pouvoir admirer.
 Le premier de ces sommets est le Crêt de la Chèvre et ses 1429m. Nous l'attaquons donc en passant par le Chalet Bourguisan et sa petite pessière bien agréable par les chaudes journées d'été mais qui aujourd'hui n'est pas vraiment accueillante pour qui envisage une petite sieste à l'ombre.


Nous arrivons au Crêt de la Chèvre dans la purée de pois et ce premier panorama tant espéré n'est pas au rendez vous. Toutefois la petite couche de neige, les pierres grises aux lichens dorés, les bruyères rouges et la croix émergeant des brumes donnent un petit coté féerique à l'endroit.
Je me prends à entonner la célèbre chanson de Jacques Brel "Amsterdam", chanson que j'ai entendue interprétée, par un couple, ici même il y a quelques années, la magie du lieu devant probablement inspirer au lyrisme.

Les nuées naviguent découvrant tantôt un arbre ou un bloc de pierre pour en cacher un autre et nous profitons d'une petite éclaircie pour rejoindre notre second sommet du jour.

Mais avant d'aller plus avant, un petit jeu: Où se cache Fabienne parmi cet abri de pierres sèches?

La réponse en image:


Après le Crêt de la Chèvre, le Crêt de l'Arnica. Ces deux sommets sont distants de quelques mètres, culminent aux mêmes altitudes et leur environnement est similaire, à savoir ils sont plantés tous deux au sommet d'un chirat comme le seront la plupart de sommets du jour.

              





Nous ne nous y attardons pas et prenons le sentier qui doit nous conduire au Crêt de l'Etançon, troisième sommet du jour. Une petite traversée à travers bois nous permettra de surprendre un chevreuil et de découvrir le tronc d'un arbre pour le moins singulier.
Sur la crête une éclaircie, de courte durée, nous permet de voir un peu plus loin que le bout de notre nez, mais elle ne dure pas et c'est à nouveau dans le brouillard que nous repartons.








La neige a fondu, et après une rapide descente, la grimpette au Crêt du Rachat n'est qu'une formalité.
Là, comme à l'Etançon une courte éclaircie nous permet de découvrir non seulement le chirat mais aussi le Crêt de Peillouté et même un petit bout de ciel bleu qui, durant un instant pour le moins fugace, apporte un peu de couleur à cet environnement grisâtre .


Le lecteur de ce blog pourrait s'imaginer que cette météo tristounette a pu nous rendre mélancolique. Dans les faits, il en était tout autrement, le passage de ces brumes, la surprise de nous laisser découvrir ou de nous cacher à chaque instant un arbre, un oiseau, une pierre, un buisson donnait à notre marche un côté aventureux, magique, pour le moins jubilatoire.





D'ailleurs le chemin qui nous mènera au Crêt de Bote avait tout à fait cet esprit de découverte, la tour militaire habituellement visible à plusieurs dizaines de kilomètre à la ronde ne l'a été ce jour là que lorsque nous somme arrivés à ses pieds. Malgré tout, au sommet une belle éclaircie nous a permis de profiter pleinement du paysage.

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Cette situation atypique nous l'aurons aussi au Crêt de l'Œillon, où il me faudra patienter plusieurs minutes aux pieds des barbelés, avant de distinguer à travers le brouillard les bâtiments et l'antenne du relais TDF.


Arrivés à la table d'orientation, nous sommes à nouveau dans le nuage.

L'éclaircie salvatrice viendra pourtant au moment où nous quittons les lieux pour suivre le sentier qui nous mènera à "l’Hôtel Brulé". Un rapide aperçu sur Pélussin, un autre sur la crête à suivre et nous voilà partis vers de nouvelles aventures.






A l’abord du flan est du massif, sur les sommets du Piémont Rhodanien, nous allons quitter le brouillard et la neige pour une météo certes couverte, mais qui nous permettra d'avoir l'horizon ouvert sur la vallée du Rhône. Le côté Jarez restera  toutefois bien sombre et il nous faudra  atteindre le Chaux de Toureyre pour pouvoir profiter du panorama côté ouest.



Si ce ciel sombre à notre gauche et clair à notre droite est spectaculaire, il fait plutôt frisquet d'autant qu'une petite bise nous souffle dans le nez. Nous ne nous attardons pas et filons vers le nord, prenant juste le temps de faire quelques photos des cairns du chirat du Bois de Font Claire.


Nous sommes bientôt à "l’Hôtel Brulé". Nous profitons de la source pour faire le plein d'eau et pendant que Fabienne mange quelques biscuits "en poudre", je photographie de beaux bouquets de jonquilles qui trônent au milieu du pré du Chaux d'Égallet.



Il est 11 heures. Nous prenons la décision de faire la pause pique-nique au Collet de Doizieu, nous y trouverons plus facilement une place à l’abri du vent et la cabane dans les arbres nous protégera d'une éventuelle ondée.





Après la rapide ascension du Chaux de Toureyre nous descendons vers la Croix du Collet par l'ancien sentier VTT. Celui-ci longe l'arête et bien qu'il soit en partie colonisé par les genêts, cet itinéraire nous permet de voir quelques panoramas intéressants sur le Jarez qui peu à peu se dégage, mais aussi sur le Chirat Rochat le prochain sommet de notre HRP

Après un solide casse-croûte, et un petit café à l'hôtel restaurant du Collet, nous voilà grimpant le dernier des "1000 mètres" de notre Haute Route. L’ascension commence par un solide petit raidillon, mais bientôt la pente s’adoucit pour finir sur la ligne de crêtes par un sentier herbeux très agréable.

              


Nous arrivons ainsi au Chirat Rochat et ses 1052m. Un tendre rayon de soleil nous éclaire, une petite pause s'impose donc!
Assis au sommet du chirat nous admirons la vue sur Pélussin, le piémont rhodanien du Pilat et notre gîte du jour, mais aussi sur le Crêt de l'Œillon et sur le chemin parcouru depuis ce matin.


Mais si nous voulons arriver avant la nuit à l'étape du jour il nous faut repartir.

















Pour la descente à la Croix de Montvieux, nous prenons l’option bois de Neufond. L'endroit est assez sombre et austère, mais les mousses vert-fluo, amènent par-ci par-là quelques touches de couleurs bienvenues.
Le sentier est très raide et les pluies de la veille l'on rendu particulièrement glissant. Toutefois c'est sans bobo que nous atteignons la piste forestière, après nous être servis plusieurs fois des grands fûts, qui nous entourent, pour éviter la chute.



A la Croix de Montvieux, après avoir pris le sentier qui mène au Banchet sur quelques centaines de mètres nous traversons la route et montons au Crêt de Quatregrains. Là, c'est le printemps! Les pruneliers nous entourent de leurs fleurs blanches et quelques petites violettes s'épanouissent à leurs pieds.

Pour ne rien gâcher, de jolies perspectives s'ouvrent sur le sympathique col que nous venons de passer, le plateau de Pélussin et l’ensemble des sommets que nous venons de parcourir.




Sommets que nous aurons tout le loisir d’observer au Château de Belize lors de la petite pause ensoleillée que nous nous octroyons avant la descente finale vers le gîte de "Chez Judy".


Pour cette dernière, nous prenons le sentier du Parc "Béatrix de Roussillon", à mon humble avis, l'un des plus beaux du massif, tout au moins sur cette portion.
Ombragé tantôt par des chênes moussus tantôt par des hêtres, ce chemin qui fut autrefois pavé serpente au milieu de superbes petits chaos granitiques recouverts d'une mousse vert-tendre aux reflets éclatants.


Au sortir du bois, le sentier est bordé par des murets de pierres sèches. Pierres prises dans une dense végétation recouverte de lierre, dans lequel un lézard vert ou lambert se faufile parfois.
Et c'est ainsi que sur ce petit chemin verdoyant, 
Entre prés et petites fermes fleuries, 
Nous abordons le gîte de "Chez Judy", 
Notre hôte pour la nuit .



L'ultime étape de cette belle rando est racontée dans HRP IV: Les Monts

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