jeudi 20 octobre 2011

Peña-Montañesa

J'ai eu beaucoup de chance en épousant une tarbaise, amoureuse de ses montagnes.  Si je l'ai expatriée, elle ne m'en veut pas trop, et avec l'aide de sa famille, elle profite de chaque séjour pyrénéen pour me faire découvrir les merveilles de ce massif, dont voici l'un des plus bel exemple. Dans le registre des randos d'anthologie, en voici donc une autre, l'ascension de la Peña Montañesa.
La Peña Montañesa
Si ce sommet est modeste de par son altitude (2295m), il l'est beaucoup moins de par son attitude. Relativement isolé, ce massif calcaire domine la vallée du Rio Cinca de plus de 1500m. Les falaises de la face sud offrent au regard une verticalité impressionnante et quelques belles voies d'escalade appréciées des grimpeurs locaux, même si leur fréquentation, et c'est tant mieux, est assez sporadique.

Nous sommes le 27 octobre 2009, au nord de l'Espagne, en Aragón, sur le versant sud des Pyrénées pas très loin d'Aínsa. Cela fait plusieurs jours qu'André, mon beau père, me parle de la Faja del Toro.
La Faja del Toro: la bande verte au milieu de la falaise!
Il s'agit d'une large vire qui ceinture la montagne sur quasi toute sa longueur.  Il en a déjà parcouru une partie à plusieurs occasions et me propose de la découvrir à mon tour et d'aller explorer une portion qu'il ne connait pas et qu'à priori personne n'a encore déclaré avoir faite. Nous en profiterons aussi pour faire le sommet de la Peña, ce serait dommage de ne pas grimper les 300 mètres de dénivelé restant, une fois sortie sur le plateau.

Après avoir laissé la voiture près du Monasterio de San Victorian, nous voilà donc partis par un petit matin de cette fin d'octobre à travers les chênes verts
Le vautour fauve, compagnon de toutes nos balades espagnoles
et les pins pour attaquer cette fameuse "vire du taureau". A vrai dire, j’appréhende un peu, ayant vu quelques photos plutôt spectaculaires. De fait, si nul matériel d'escalade n'est nécessaire pour parcourir cette vire, il n'en faut pas moins être prudent et les personnes sensibles au vertige ou à la peur du vide devront s'abstenir!

Je ne ferai pas ici le topo précis de l’itinéraire, celui-ci étant par ailleurs très bien décrit ici.  Je me contenterai donc d'un petit descriptif succin agrémenté de quelques photos.

En haut du couloir d'accès a la Faja del Toro
L’ascension commence donc par l’itinéraire de la "voie normale" coté sud de la Peña juqu'à environ 1500 d'altitude. Là nous quittons le sentier pour rejoindre un couloir, lequel une fois descendu nous permettra d’accéder à la fameuse vire.


En bas de ce couloir, après un dernier coup d’œil sur les ruines de San Victorian, nous remontons une rampe raide en suivant quelques cairns à travers deux pierriers plus longs que larges. Ceux-ci passés, ils laissent place à des genets hérissés ou hérisson qui vu de loin semblent être de petits buissons en coussins à l'aspect de velours, mais qui de près laissent apparaitre de belles épines, longues, dures, et acérées.
Vautour et Tozal de Guara
La pente s'adoucissant alors, nous prenons le temps d'admirer le paysage qui s’étend à nos pieds. La vue est impressionnante. A la base des falaises, Oncins.  Plus loin le Rio Cinca,  puis  les lacs de barrages de Mediano et de El Grado couvert d'un léger brouillard. Ces nuées basses, remontent dans les vallons jouxtant les deux grandes retenues, transformant la couleur émeraude des chênes verts et des prés d'Oncins en un bleu de plus en plus pâle à mesure que notre regard remonte vers l'horizon.  Au sud-ouest notre regard est attiré par le sommet pyramidale qu'est le Tozal de Guara.
Lorsque le regard se porte vers la vire que nous parcourons, la chaines des Pyrénées, et ses sommets enneigés de cet fin d'octobre apparaissent flirtant avec la verticalité des falaises qui nous entoures.


Après environ une heure de marche, nous arrivons au Canal Mayor. Nous abandonnons alors le sentier qui permet de rejoindre le plateau supérieur, pour aller à l'aventure afin de repérer s'il est possible de poursuivre la Faxa Toro un peu plus. Pour éviter un éventuel aller retour fastidieux nous montons à travers les genets vers un petit col et découvrons de l'autre coté une belle aiguille décollée.


De l'autre coté, nous commençons par faire un petit aller-retour sur la Faja coté est, puis nous allons voir de plus près s'il est possible de poursuivre la vire du coté de l'aiguille décollée au sommet de laquelle un vautour se repose. Après être passé sous une petite "cueva"nous tirons le nez jusqu'au Canal Betiquera.


Le passage parait possible, nous revenons toutefois sur nos pas jusqu'au petit col pour y casser la croute.
De là, en grimpant sur l'arête nord nous rejoignons un petit bois de pins sur le plateau supérieur, dans lequel nous croisons quelques isards.

Isard
A l'orée du bois, le végétal laisse la place au minéral, le dôme sommitale est désertique. Le sommet nous offre une vue sur 360° du Mont Perdu à la Perdraforca en passant par la Sierra de Guara et le Cotiella


Castillo Mayor sur fond de Mont-Perdu

La Pedra Forca

Le retour se ferra tranquillement par la "voie normale" avec une petite pause bienvenue, à la source près de la bergerie, notre réserve d'eau ayant rapidement été épuisée par cette chaude journée d'automne.

Nous arriverons en bas pour voir les derniers rayon du soleil illuminer cette belle paroi et me laisser un beau souvenir de cette balade.


Plus les photos ici:Peña-Montañesa

2 commentaires:

  1. La Peña Montañesa...sommet modeste de par son altitude mais mythique de par son ampleur et sa position isolée, un peu en retrait de la chaîne! nous la contemplons chaque fois que nos pas nous mènent vers la Valée d'Aure, en France ou les fameux canyons de Guara, et chaque fois nous nous disons la même chose: la prochaine fois, on y va! Donc la décision est prise: il va falloir y aller, et il faudra égalemet découvrir la Faja el Toro dont tu parles dans la description ci-dessus. Salutations! Emmanuelle.

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  2. Pour vous qui parcourez les Pyrénées de long en large et de bas en haut, la Peña Montañesa et la Faja del Toro doivent absolument figurer dans votre livre de course. C'est une balade originale, ludique et spectaculaire!

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